À l’aube d’une nouvelle ère de consolidation cloud et d’adoption généralisée du modèle « cloud privé moderne », VMware Cloud Foundation (VCF) version 9.0 se présente comme une refonte audacieuse et stratégique de la plateforme phare de Broadcom. Exit la complexité d’intégration. VCF 9 introduit un modèle d’exploitation unifié, pensé pour les besoins des grandes entreprises, des environnements souverains et des infrastructures hybrides.
Une expérience unifiée, de l’installation à l’exploitation
Le premier changement fondamental introduit par cette version, c’est la rupture avec les outils historiques. L’installeur Cloud Builder laisse place à un nouvel installeur VCF intégré, simplifiant la mise en œuvre d’un cloud privé. En quelques étapes guidées, les administrateurs peuvent désormais déployer une infrastructure complète (vSphere, NSX, vSAN) en environnement Greenfield ou Brownfield, sans jongler avec des fichiers Excel ou des composants désynchronisés.
L’expérience ne s’arrête pas à l’installation. Avec la VCF Operations Console, Broadcom introduit une interface unique pour l’administration continue du cloud. Elle centralise la gestion des identités, des certificats, des mots de passe, et du cycle de vie des composants. Les opérations auparavant complexes, comme le suivi de la conformité, le diagnostic des incidents ou la rotation de certificats, deviennent automatiques, voire prédictives.
Une infrastructure au service des développeurs
VCF 9 s’émancipe aussi de son image d’outil purement orienté exploitation IT. Grâce à la VCF Automation Console, les développeurs peuvent consommer l’infrastructure comme un véritable service cloud. Un portail self-service leur permet de déployer des VMs, des clusters Kubernetes ou des VPC en quelques clics ou via des appels API. L’expérience est enrichie par la prise en charge native de Terraform, YAML et des workflows GitOps. Le tout est conçu pour être contextualisé : un utilisateur développeur n’a accès qu’aux projets, ressources et gabarits qui lui sont assignés.
L’approche multi-tenant est native, avec des mécanismes de chargeback/showback intégrés. Chaque locataire peut suivre sa consommation, ses coûts et ses allocations en temps réel. On assiste ici à une vraie bascule vers une logique de cloud provider privé, alignée avec les modèles économiques et organisationnels modernes.
Des performances et des gains d’efficacité sans précédent
VCF 9 n’est pas seulement un lifting logiciel : c’est aussi une révolution technique. Le moteur de stockage vSAN ESA évolue avec l’intégration de la déduplication globale en ligne, réduisant jusqu’à 34 % les coûts de stockage. Ce mécanisme intelligent optimise la disposition des données à travers tous les nœuds, sans compromis sur les performances.
Autre avancée majeure : la hiérarchisation mémoire avec NVMe. En introduisant des niveaux de mémoire différenciés, la plateforme permet d’optimiser le placement des workloads selon leur criticité, générant jusqu’à 38 % de réduction de TCO sur les ressources mémoire et compute.
Sur le plan réseau, la couche NSX Enhanced Data Path triple les performances de commutation, tout en réduisant la latence et la charge CPU. Associée aux nouvelles capacités de vMotion GPU quasi transparentes (moins de 2 secondes de stun time), VCF 9 ouvre la voie à des cas d’usage IA/ML exigeants, autrefois peu compatibles avec la virtualisation.
Une sécurité intégrée, proactive et automatisée
Dans un monde où les menaces évoluent aussi vite que les technologies, VCF 9 adopte une posture proactive. Elle embarque une suite complète d’outils de sécurité intégrés à la plateforme. La Security Operations Dashboard permet une surveillance continue des vulnérabilités (CVE), avec alertes et recommandations en temps réel. Des fonctions de conformité automatisée assurent un alignement permanent avec les standards (STIG, FIPS, DORA, etc.), et les écarts de configuration sont détectés et signalés avant qu’ils n’aient un impact opérationnel.
Mais la vraie révolution, c’est l’arrivée du Confidential Computing. VCF 9 permet le chiffrement en mémoire des machines virtuelles, garantissant que même un administrateur système ne peut pas accéder au contenu des données manipulées. Cette capacité est particulièrement précieuse dans les environnements sensibles, souverains, ou réglementés.
Un cloud privé plus proche du cloud public… sans ses contraintes
Broadcom ne cache pas son ambition : faire de VCF une alternative sérieuse au cloud public, sans les dépendances ou les risques liés aux hyperscalers. L’introduction du modèle VPC simplifié, inspiré d’AWS ou Azure, permet de créer des réseaux logiques, cloisonnés, routables, sans avoir à gérer la complexité BGP.
Les locataires peuvent gérer leurs propres règles de firewall, plages d’adresses, gateways logiques, tout en restant dans le cadre sécurisé défini par l’opérateur de la plateforme. Cela facilite grandement l’onboarding de nouveaux projets, équipes ou entités, tout en préservant la gouvernance centrale.
Modernisation, flexibilité, souveraineté : une plateforme tournée vers l’avenir
VCF 9 ne se contente pas de répondre aux besoins actuels : elle prépare les entreprises aux défis de demain. Que ce soit en matière de résilience (snapshots inter-vSAN, mise à jour ESXi en service), de portabilité des workloads, ou de souveraineté numérique, la plateforme s’aligne avec les attentes des DSI les plus exigeants.
Elle se positionne aussi comme un socle idéal pour les projets d’IA privée, de virtualisation de réseaux critiques ou de modernisation d’applications legacy. Avec une vision claire : offrir une expérience cloud unifiée, qu’elle soit consommée on-premises, en edge, ou dans des environnements hybrides.
Conclusion
Avec VMware Cloud Foundation 9.0, Broadcom signe une version ambitieuse, résolument tournée vers la simplicité opérationnelle, l’agilité pour les développeurs, et la robustesse pour les équipes d’infrastructure. En centralisant les outils, en intégrant les meilleures pratiques de sécurité, et en adoptant une logique cloud-native de bout en bout, VCF 9 transforme le datacenter en véritable cloud privé intelligent.
Ce n’est plus seulement une évolution technique. C’est une redéfinition du rôle que peut jouer une infrastructure moderne dans la stratégie numérique des entreprises.
